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La goutte d’eau qui fait déborder le vase !

  Le clin d’œil du mois de mars 2017

La goutte d’eau qui fit déborder le vase, c’est ce que j’appellerais une expression bien imagée : tout le monde peut visualiser l’expérience physique et interpréter la suite des événements… Elle fait bien le parallèle entre la tension ou l’énervement qui monte (le vase qui se remplit jusqu’à être bien plein) et l’explosion qui suit (quand il finit par déborder dès que la petite goutte de trop y est versée). On retrouve d’ailleurs cette idée dans « la coupe est pleine » ou « en avoir ras le bol« .

En général, c’est qu’il il y a de l’eau dans le gaz. S’il vous est déjà arrivé de faire déborder une casserole d’eau posée sur une cuisinière à gaz, vous savez que le feu s’éteignant, le gaz qui s’échappe risque de provoquer une explosion en présence d’une étincelle. Autrement dit, ça commence par fumer, puis ça explose, exactement comme lors d’une dispute !

Alors pour apaiser les choses, on vous demandera de mettre de l’eau dans votre vin, locution certainement héritée des philosophes grecs qui vantaient ce mélange pour ce qu’il apportait de douceur au palais et probablement après avoir observé les excès qu’engendre l’ivresse. Il faudrait donc modérer ses ardeurs, tempérer son action, se tenir à carreau en quelque sorte ?

C’est clair comme de l’eau de roche, c’est exactement ce qui permettrait de calmer les esprits, en cette période d’agitation. Mais est-on prêt à capituler, à rester le bec dans l’eau, autrement dit, à ne pas obtenir ce qu’on attend ? Expression tout à propos, qui au XVIe siècle se disait « tenir le bec dans l’eau à quelqu’un » et qui signifiait « le faire attendre, lui faire miroiter certaines choses, l’amuser (et même l’abuser) par de belles paroles« .

Alors comment apporter de l’eau à notre moulin ? Venue du Moyen Âge, l’expression concernait le meunier qui ne pouvait travailler que grâce à l’eau qu’il se procurait pour faire tourner son moulin. De nos jours, elle s’utilise plutôt lors de débats de société pour décrire une stratégie argumentaire à l’avantage de quelqu’un.

Comment faire pour de nouveau se sentir comme un poisson dans l’eau alors qu’on nous fait suer sang et eau ?

Méfions-nous de l’eau qui dort. Il se pourrait qu’une onde de révolte réveille les consciences face à tant d’incohérences et d’injustices. Ne pourrions-nous vivre d’amour et d’eau fraîche ? Si seulement notre bon sens nous permettait de revenir à un monde plus juste, plus simple, moins cupide, où les mots partage, solidaire, égalité, justice, générosité, tolérance, espoir nous mettraient l’eau à la bouche ?

Impensable d’imaginer que toutes ces valeurs sont aujourd’hui tombées à l’eau, qu’elles sont reléguées au rang des idées secondaires, qu’elles résonnent comme des coups d’épées dans l’eau. Il est temps de se sentir investi d’une mission de reconquête, de ne pas mâcher nos mots, pour dire à quel point nous croyons que ce sont les gouttes d’eau qui font les océans et qu’à force de larmes, le raz-de-marée n’est pas loin !.

A bon entendeur, salut !