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Le tout pour le tout

Le clin d’oeil orthographique d’octobre

Tout paraît simple et sans équivoque et pourtant lorsqu’on décortique tous les usages de ce petit mot piège, on s’aperçoit, comme toujours, qu’il n’en est rien…

Tout est multicarte ! Il est tantôt adjectif, tantôt pronom, tantôt adverbe et même exceptionnellement, nom.

Je suis sûre que vous l’aviez tous oubliée, cette drôle de particularité ! Voyons voir comment tout cela se décline dans tous les cas de figure !

Le premier cas est le plus simple, lorsque tout est adjectif, il suit la règle, il s’accorde avec le nom : toutes les filles, tous les garçons, toute la classe ou le pronom : tous ceux-là, toutes celles-ci. On retrouve ici les notions de féminin/masculin-singulier/pluriel.

Si tout est un pronom, c’est qu’il se trouve en position de sujet, d’acteur de l’action, c’est facile aussi : Tout est bien qui finit bien, tous sont rentrés sains et saufs.

Mais voilà que ça se gâte lorsque tout est un adverbe :

Par exemple : faut-il écrire « c’est une tout autre histoire » ou « c’est une toute autre histoire » ,« À tout à l’heure ! » ou « À toute à l’heure », dérivé du petit raccourci texto « À tte ! » ? C’est nous perdons aussi nos repères, à force de lire ou d’employer des expressions simplifiées !

Dans ces deux cas, tout est invariable car il fait partie d’une expression toute faite, comme dans tout à fait ou tout à coup.

Par contre, voilà de quoi nous troubler à la lecture de : des hommes tout habillés, des enfants tout petits ou bien des femmes tout émues… on pense, à tort, à une faute d’accord ! Mais non : tout prend alors le sens de l’adverbe complètement ; il reste impassible et invariable.

Clin d’œil ! La subtilité du français nous permet de contourner cette règle car si l’on écrit : Les hommes, tous habillés ou Les femmes, toutes émues, on ne produira pas le même effet de sens.

Pour finir, si tout est un nom masculin, alors on écrira : Le tout, le monde est un tout, plusieurs touts (au sens de ensembles).

Eh bien voilà, je crois que tout est dit ; j’espère qu’il y en aura pour tout le monde et que vous vous y retrouverez toutes et tous !