J’ai quitté l’Algérie à l’âge de 18 ans, le 19 octobre 1957, juste après mon premier mariage. Contrairement à de nombreux pieds-noirs d’Algérie, je n’ai jamais regretté ce départ.
À l’inverse, il m’a été bénéfique pour au moins deux raisons : échapper à une vie de famille dans laquelle je ne trouvais pas ma place, et fuir un climat que je supportais mal, tant j’avais horreur de la chaleur.
J’étouffais littéralement.
Il s’avère que ce départ a aussi permis par la suite de fournir un toit à toute la famille lorsque mes parents ont dû rentrer en France en 1962.
Ce début de ma vie mouvementée m’a menée de Nazereg à Lyon, puis jusqu’au plateau des Petites Roches où j’ai posé mes valises depuis plus de 40 ans.
J’ai commencé à raconter cette histoire il y a quelques années en écrivant mes souvenirs sur des cahiers avant qu’ils ne m’échappent. Avec l’âge, la mémoire fait souvent défaut, et il me tenait à cœur de laisser ce récit en héritage à mon fils Michel et à ceux qui s’y intéresseront.
Je n’ai pas eu une vie passionnante, mais j’ai vécu avec passion et entêtement, pour sortir de ma condition et arriver là où j’en suis aujourd’hui.
Laurence Boussard pour Aline Gravier